Portrait Moussa Sylla : de Torcy aux plateaux de cinéma

Crédit : Samuel Berthet

Entre émotion, instinct et persévérance, Moussa Sylla, jeune acteur originaire de Torcy, trace son chemin dans le monde du cinéma et du théâtre. Rencontre avec un talent prometteur, profondément attaché à sa ville et à ceux qui l’ont vu grandir.

Une passion née sur les bancs du lycée

La passion du jeu n’a pas toujours fait partie de la vie de Moussa. « Pour être honnête, elle est arrivée assez tard », confie-t-il avec un sourire. C’est son ami d’enfance, Rémy Ferreira, qui lui a transmis le virus. « Il avait choisi l’option théâtre au lycée. À force d’aller le voir jouer, j’ai attrapé le syndrome du jeu, alors qu’au début je passais mon temps à me moquer de lui ! »

Peu à peu, le plaisir d’interpréter s’impose comme une évidence. « Quand on attrape le virus, c’est très dur de s’en défaire. Jouer me permet de me découvrir, de mieux comprendre mes émotions et de savoir où mon cœur se situe dans telle ou telle situation. »

De Marche Forcée à de nouveaux horizons – La première véritable expérience de l’acteur remonte au film Marche Forcée, réalisé par Thomas Gayrard et produit par Caimans Productions. « C’est l’un des projet qui m’a le plus marqué, celui qui a confirmé mon envie de continuer dans cette voie », raconte-t-il.

Depuis, Moussa trace sa route entre tournages, écriture et développement de nouveaux projets. « C’est un peu les montagnes russes, parfois très intense, parfois plus calme. Mais j’essaie d’être toujours en mouvement. »

Cet automne, il tourne un film pour France 3, et prépare déjà un long métrage prévu pour 2026, en collaboration avec un réalisateur qu’il apprécie depuis longtemps. « Je regardais ses films avant même de faire du cinéma, et aujourd’hui j’ai la chance de le considérer comme un ami. »

Ce qui anime Moussa, ce sont les personnages profonds, complexes, chargés d’histoires. « J’aime les rôles qui questionnent, ceux qui poussent le spectateur à se demander s’il a le droit de ressentir ce que le personnage ressent. Peu importe la taille du rôle, je crois que chacun peut toucher différemment. »

Côté inspirations, il cite Alejandro González Iñárritu et Sotigui Kouyaté comme des références majeures. « Je choisis toujours une histoire avant de choisir un rôle. Je préfère me laisser porter par l’instinct et les rencontres. »

Torcy, une source d’inspiration

Malgré un parcours qui le mène de plus en plus loin, Torcy reste au centre de sa vie et de son identité. « J’aime y revenir, retrouver mes amis d’enfance et la chaleur du quartier. L’air y est différent, c’est une odeur que j’aime particulièrement. »

Pour lui, la ville a joué un rôle essentiel dans son évolution. « En grandissant, j’ai été inspiré par les talents de Torcy : Maoumy Djigal (Atelier Ocre), Lossa Pardo, Gracy Hopkins, ou encore Rémy Ferreira. Tous m’ont donné envie de me dépasser. »

Parmi les lieux qui l’ont marqué, l’Espace Lino-Ventura tient une place particulière. « J’y allais jeune, quand les associations organisaient des spectacles. J’aimerais y revenir pour créer un projet avec les jeunes ou projeter mes films pour les mamans de nos quartiers. Elles méritent ce genre de moments. »

Entre rêve et réalité – S’il n’a pas de “rôle de rêve” en tête, Moussa aborde son parcours avec simplicité et philosophie. « Je prends les choses comme elles viennent. Ce milieu est complexe, alors je préfère avancer sans trop me poser de questions. »

Il garde pourtant une ambition claire : continuer à apprendre, à grandir, et à rester fidèle à lui-même. « Je vois mon avenir d’acteur comme mon avenir d’homme : prendre le bon comme le mauvais et en faire un équilibre. Tenter de devenir meilleur que la veille. »

Conscient des défis du métier, Moussa souligne le manque de diversité dans le milieu audiovisuel. « Je pense  qu’on manque toujours un peu de diversité dans le milieu audiovisuel, ça s’ouvre un peu plus mais on marche encore à tâtons.  »

Malgré tout, il reste optimiste : « Ça viendra, j’en suis sûr. »

En dehors des plateaux, Moussa se ressource auprès des siens. « Ma famille, mes amis, mes passions… Il m’en faut peu pour être heureux. Ce qui me nourrit, c’est de voir les gens que j’aime se sentir bien. »

Et à ceux qui hésitent à se lancer, il livre un dernier conseil :

« N’hésite pas. Celui qui n’ose pas n’aura rien à regretter. Les échecs font partie de l’histoire : il faut tomber pour apprendre. Dans tous les cas, c’est une victoire. »

Moussa, un enfant de Torcy, porté par la passion, la sincérité et l’émotion.
Un parcours qui ne fait que commencer… et que sa ville natale suivra avec fierté.

Crédit photos : Samuel Berthet



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